Juste une mise au point, sur les plus belles... Coiffes. Ou plutôt le pays de la coiffe. Puisqu'encore aujourd'hui je suis tombée sur une merveille (ci-contre). J'avais déjà souri en lisant dans un mémoire d'histoire un passage sur le fort caractère des bigoudènes, qu'on a notamment vu s'exprimer lors des grèves des sardinières de Douarnenez en 1924...

Au risque de casser un mythe. Non le pays bigouden ce n'est pas la Bretagne, ni même la Cornouaille, ni même le Finistère, ni même le Finistère sud. C'est encore plus petit ! Vingt communes égrenées dans la baie d'Audierne. Dont cinq confinées dans les terres. Plozévet, Pouldreuzic, Plovan, Tréogat, Tréguennec, Saint Jean Trolimon, Plomeur, Penmarc'h, Le Guilvinec, Treffiagat, Plobannalec, Loctudy, Pont l'Abbé, Combrit, l'Ile Tudy, Tréméoc, Plonéour Lanvern, Peumerit, Plogastel Saint Germain, Landudec. Bordées par la mer à l'Ouest, la mer au Sud, l'Odet mêlé à la mer à l'Est, et le Corroac'h au Nord.

Pays Bigouden, ex Cap Caval, dont l'étymologie est propice aux mythes et débats. Quoiqu'il en soit, tout le monde a en tête the fameuse coiffe. Qui n'a grimpé qu'au XX ème siècle. Et qui cohabitait avec la poch flak de Kérity et la penn-sardin de l'Île Tudy et Sainte Marine...


C'est le pays des coiffes, Per Jakez Helias, du pâté Hénaff, des conserves Larzul et Furic, du tren karotez et du tren birinik, et des Sonerien Du, du phare d'Eckmühl, du Code paysan de 1675, de la langoustine du Guil', des massacres de La Fontenelle (qui a occis quelques milliers de personnes), des tulipes hollandaises, de "Viv ar Republik, ra deom bara ha kig" de Georges Le Bail, des blancs contre les rouges, de l'usine de concassage de galets de Tréguennec et des blockhaus échoués, du menhir des Droits de l'homme, des fours à goémons, le far west de Western, des pingouins de La Torche.
Et le coin où j'ai accessoirement un certain nombre d'attaches, familiales, affectives. Et mes plus lointains souvenirs. A défaut d'y être née, j'y ai fait mes premiers pas, mes premières dents, mes premières cabanes, mangé mes premières crêpes, j'y suis tombée pour la première fois dans les pommes, y ai fait du bodyboard, tenu de plus en plus longtemps sur une planche de surf, défoncé les chemins communaux en jouant à la galoche, été à la maternelle, puis un peu au primaire et un peu au collège, été inspirée pour mes premières rédactions, passé ma crise d'adolescence, et autres.

C'est le premier lieu que j'ai quitté. Et le premier lieu où je retourne le plus souvent maintenant.

Accessoirement, j'y ai également quelques racines. Dans toutes les communes exceptées Pouldreuzic, Plovan, Tréogat, Tréguennec, Peumerit et Plogastel Saint Germain. C'est plus facile à énumérer dans ce sens là. Sans doute pourrais-je encore en éliminer quelques unes : pour aller de Poulgoazec à Plomeur comme l'ont fait mes douaniers Biguais, il n'y a pas 36 chemins. A part bien sûr la mer...


Et pour finir, deux bigoudènes.

 
Bigoudène, Pors Poulhan
LE CLEAC'H Marie Louise
 
 

Celle du sculpteur René Quillivic à Pors Poulhan, tournée vers la mer, qui marque la séparation entre le Cap Sizun et le Pays Bigouden. "Ama e chu bro bigouden". Et mon arrière-arrière-grand-mère guilviniste, Marie Louise LE CLEAC'H, la dernière à avoir porter la coiffe.

Toujours est-il que ma question reste posée. Pourquoi mon père est tombé amoureux à la fin des années 70s d'un vieux corps de ferme. Lui qui n'avait au pays bigouden que des souvenirs de vacances enfant. Alors que deux soeurs de son quadri aïeul sont nées à moins de 2 km à vol d'oiseau. Et donc que le dit quadri-aïeul a vécu quelques années. Le hasard a ses mystères...

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