AN F 7 5456 gallery 2Comment appréhender ce fabuleux dossier de 30 pièces (près de 60 vues), n'omettre aucune information, ne pas s'embrouiller dans la chronologie (parce que forcément, c'est daté avec le calendrier républicain), et comprendre quelque chose à l'enchaînement des pièces et la procédure complexe.

Immédiatement, j'ai commencé à faire :

  • une liste des documents,
  • un peu de bibliographie pour avoir quelques connaissances sur le contexte,
  • une transcription partielle, pas totale car le contenu n'en vaut pas toujours la peine,
  • et à m'organiser, aussi bien pour relier les documents entre eux (on le verra, certains sont des pièces justificatives citées dans d'autres) que pour identifier les pistes de recherche à en extraire.

En vérité, je n'ai privilégié aucun ordre dans ces tâches. Tout a été fait un peu simultanément, selon la disponibilité de temps (15 minutes de métro, 3h de train, long time sur le canapé rouge), de matériel sous la main (ordinateur, smartphone ou tablettes) et d'esprit (concentration ou envie de picorer). Le tout en tâchant de centraliser et synchroniser les contenus créés dans le Cloud, car, période estivale aidant, j'ai été un peu nomade depuis cette découverte.

Le contexte

Commençons par le contexte, à coup de l'introduction de l'inventaire, de Wikipedia, du guide de sources des Archives nationales.

La prise de la Bastille le 14 juillet 1789 et les événements qui lui succèdent inquiètent la noblesse et les familles aristocrates au pouvoir. Très vite, les princes de sang commencent à émigrer, notamment en Angleterre. Il s'agit à la fois de sauver sa tête et de pouvoir envisager une contre offensive pour rétablir l'ordre et le modèle étatique ébranlé par les révolutionnaires. Suivent les aristocrates, les officiers (souvent nobles), le clergé refusant la constitution civile de 1790. Entre 1789 et 1800, environ 140 000 personnes quitteront la France. Des mesures législatives de plus en plus sévères sont prises pour tenter d'arrêter l'hémorragie : déchéance des droits, interdiction d'exporter des biens, séquestre des biens, peine de mort... La fin de la Terreur puis le Directoire amorcent la fin de cette chasse aux émigrés : les personnes peuvent demander à être radiées des liste des émigrés et reviennent progressivement.

Ces dossiers de demande de radiation des listes des émigrés sont conservés aux Archives nationales. L'inventaire comporte, pour chaque boîte, les noms des dossiers, ce qui permet de trouver facilement le nom d'un individu : consulter l'inventaire en ligne (les autres départements arrivent très prochainement !). Les dossiers eux-mêmes sont progressivement restaurés, numérisés et mis en ligne. C'est ainsi que j'ai trouvé, dans le département de l'Orne, le nom de Joseph Marie Julien Gallery...

La frise chronologique ci-dessous présente à la fois la réglementation qui se met en place à partir de 1791 pour lutter contre l'émigration, et les pièces figurant dans le dossier de Joseph Gallery, demandant à être radié de la liste des émigrés et à récupérer ses biens !

 

Et voilà que notre Joseph Gallery s'embarque l'esprit léger en avril 1791... pour ne revenir qu'en mars 1793...


La liste des pièces


Une trentaine de pièces, pas forcément dans l'ordre chronologique, se renvoyant les unes aux autres... Plutôt que m'arracher les cheveux, j'ai immédiatement fait un tableau récapitulatif, avec le numéro de la vue, la date (avec une colonne spécifique pour les dates révolutionnaires, converties), le lieu, la description de la pièce, le producteur, le destinataire éventuel, l'état de transcription.

 gallery joseph emigre liste pieces

Prochain épisode : présentation d'une pièce (et de ses annexes) !

Liens et sources

 

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