Dans la très intéressante exposition Expérience du chaos, ou les archives à l'épreuve des destructions (encore visible aux Archives nationales, site de Paris, jusqu'au 18 septembre), quelques documents en particulier ont retenu mon attention, outre la super expérience en réel de brûlage d'archives (qui m'a rappelé des souvenirs de pilon brûlé sous la neige...).

Parmi les documents exposé, une liste intitulée "État indicatif de 100 copies authentiques d'actes de l'état civil extraites des Archives nationales et remises au dépôt central en exécution de la loi du 12 février 1872".

Retour sur le contexte : à la suite de l'incendie de l'Hôtel de ville de Paris et du palais de justice les 23 et 24 mai 1871, une commission est mise en place par la loi du 12 février 1872 pour reconstituer les actes de l'état civil parisien détruits. On connaît l'état civil reconstitué des Archives de Paris et ses extraits d'état civil collectés à travers les différentes mairies. Les services des administrations centrales sont également mis à contribution et doivent éplucher dans leurs archives les dossiers nominatifs susceptibles de contenir des actes d'état civil parisiens.

La liste exposée dans l'exposition est d'autant plus intéressante qu'elle renvoie à des cotes de dossiers, notamment en F/7. De manière totalement détournée, elle constitue donc un instrument de recherche.

 

AN AB Va 9 reconstitution EC 1871

Après vérification, il s'agit surtout de dossiers de condamnés décédés en prison (F/7), et plus marginalement de dossiers de pensionnés (fonctionnaires ou assimilés) au tout début XIXe siècle (F/1a), de quelques chevaliers de Saint-Louis, et de dossiers en F/17 sur lesquels j'ai franchement un doute quant à la bonne concordance avec les cotes d'aujourd'hui.

Le relevé nominatif de ces 100 décès à Paris entre 1791 et 1847 — effectué sur smartphone en quelques allers-retours de métro matin et soir — est en ligne sur Geneanet et ici-même dans la partie Relevés généalogiques.

Le document est conservé aux Archives nationales sous la cote AB/Va/9... Ce qui m'amène à évoquer MA déception en visitant l'exposition : zéro cote sur les cartels... le titre du document, la date, le dépôt... et son lieu. Mais savoir que les Archives départementales de la Marne sont à Reims m'intéresse moyennement j'avoue ; par contre avoir la cote de tel document aux Archives départementales de la Marne aurait pu été pratique, aussi bien pour aller potentiellement le consulter que pour être en mesure de renseigner dans cinq ans un lecteur disant qu'il veut voir CE document vu "dans cette exposition, vous savez, sur la destruction d'archives, c'était il y a quelques années".

Ça ou des documents publiés dans des magazines ou sur Internet : vive les cotes !

 

 

Sur l'exposition, voir aussi :

 

Comments est propulsé par CComment