Toulouse : je n'y ai absolument aucun ancêtre, aucune attache, voire je ne suis même pas sûre que le lieu figure dans ma base généalogique1. Et pourtant, c'est un portail d'archives que j'utilise très souvent, dès que j'ai besoin de ressources archivistiques réutilisables en un clic pour un article, un tutoriel, une dataviz...

Difficile de parler généalogie ou archives et libre sans évoquer les archives municipales de Toulouse. En réalité, ce ne sont pas tout à fait les premières à avoir franchi le pas de l'ouverture des contenus (il y a eu la Saône-et-Loire en 2011), mais dès 2010 il y a eu le partenariat avec Wikimédia France sur le fonds photographique Trutat. C'est en 2013 qu'ils dégainent l'artillerie libre. Quatre ans après, les suiveurs sont, encore bien peu nombreux...

Les utilisateurs sont autorisés à partager, modifier et utiliser librement les informations publiques, les œuvres dont la ville détient les droits à titre exclusif, et les bases de données tout en maintenant ces mêmes libertés pour les tiers.

En gros (extrait de l'article de Jordi Navarro, qui a oeuvré sur le dossier) :

  1. Les œuvres dont la mairie détient les droits patrimoniaux sont placées sous Creative Commons, avec les conditions BY-SA (libre réutilisation, sous réserve de mention de la paternité et de partage à l’identique).
  2. Les informations publiques, prises individuellement, sont placées sous le régime de la loi 78-753 (libre réutilisation, sous réserve de citer la source), auquel a été ajoutée une condition supplémentaire de partage à l’identique.
  3. En cas de réutilisation d’une partie « substantielle » du contenu de la base (œuvres et/ou informations publiques), alors la licence ODbL s’applique (libre réutilisation, sous réserve de mentionner la paternité, de partager aux mêmes conditions et de garder ouvert le résultat de la réutilisation).

 

T Toulouse FRAC31555 2Fi2782

 

Exit la licence papier exigée encore quasi partout ailleurs (y compris pour une réutilisation non commerciale sur un blog de contenus diffusés sur un site Internet). Bienvenue nouveaux usages, idées et remix originaux. Quatre ans après, la conclusion de l'article de Jordi Navarro est toujours d'actualité : "Ce faisant, les Archives municipales de Toulouse ont probablement fait plus pour la diffusion du patrimoine culturel que la plupart des autres services d’archives en France".

Aujourd'hui, les archives municipales de Toulouse sont incontournables en matière d'archives et opendata pour plusieurs raisons :

  • le discours mis en avant et répété inlassablement pour faire tomber les résistances : simplification d'un dispositif jusqu'alors ingérable et coûteux, protection du domaine public et des communs en luttant contre les enclosures, pédagogie, visibilité accrue... ;
  • la diversité des données et contenus mises en avant ;
  • la multitude d'actions et vecteurs utilisés pour disséminer et faire de la médiation autour de ces contenus ;
  • et "malheureusement" parce qu'elles font toujours figure de pionnière, un peu seules, dans le paysage archivistique français...

Aux archives numérisées et aux bases de données décrivant les archives s'ajoutent les jeux de données déposés sur la plateforme opendata de la métropole : déliberations dépouillées, morts pour la France, tracés de transport urbains... Autant d'exemples de tout ce qu'on peut relativement facilement déposer sur des portails de données locaux.

T toulouse cadastre 1830

 

Pour aller plus loin

1. Vérification faite, mes arrières-grands-parents maternels y auraient habité en 1930 : Maxime Mariton, charpentier, travaillait sur des chantiers de reconstruction après les graves inondations.

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